A moins d’habiter dans la région des Alpes-Maritimes, il est peu probable que vous ayez déjà entendu parler de Villeneuve-Loubet. Et pourtant, cette commune aux multiples facettes a vu naître l’un des plus grands maîtres de la gastronomie française : Auguste Escoffier. Sa maison natale, située en plein cœur du village provençal, abrite aujourd’hui un musée dédié à l’art culinaire. Si vous passez dans la région cet été, faites-y un tour ! Vous apprendrez beaucoup de choses sur une partie du patrimoine français que beaucoup de pays nous envient…
Le Musée Escoffier de l’Art Culinaire
Un bon repas ne se refuse pas, surtout lorsqu’il est élaboré par un chef étoilé et servi dans l’une des très estimées tables du guide Michelin… Au fond, nous sommes tous amateurs de gastronomie ! Un bon prétexte pour aller régaler vos pupilles et vos papilles au Musée de l’Art Culinaire.
De l’apprentissage aux hôtels de luxe
Pour la petite histoire, c’est Joseph Donon, l’un des disciples d’Escoffier, qui eut l’idée de créer un musée à la mémoire de son Maître. Aménagé à l’intérieur de la maison natale du célèbre cuisinier, ce musée serait un hommage à la vie, l’œuvre et l’héritage d’Escoffier. Il fut inauguré le 4 mai 1966.
On peut dire que c’est un pari réussi pour Joseph Donon. Parmi les nombreux points positifs du musée, il faut souligner qu’aucune pièce ne se ressemble : la plupart des meubles ont été conservés en l’état, comme c’est par exemple le cas dans le bureau d’Escoffier père. En pénétrant dans les différentes pièces de la maison, le visiteur s’imprègne complètement du lieu où Auguste Escoffier a grandi et découvert la gastronomie. Tout au long du parcours de visite, des panneaux explicatifs, extraits du Guide Culinaire et ustensiles nous en apprennent plus sur la vie et la carrière d’Escoffier, ainsi que sur sa vision de la gastronomie et ses inventions.

Fasciné par les ustensiles et préparations culinaires de sa grand-mère, le jeune Auguste Escoffier devint apprenti cuisinier en 1859, à l’âge de 13 ans. Il travaillait alors pour son oncle, au « Restaurant français » de Nice. Quelques années plus tard, il emménagea à Paris pour suivre une formation. Sa rencontre avec César Ritz, directeur du Grand-Hôtel à Monte-Carlo, marqua un tournant dans sa carrière. Les deux hommes s’associèrent et partirent à Londres en 1890, où ils dirigèrent le restaurant de l’Hôtel Savoy. Grâce à cette collaboration de longue durée, Escoffier contribua à transformer la gastronomie française en développant notamment le concept d’hôtellerie de luxe qui s’adressait aux riches personnalités et artistes célèbres.
Visionnaire
Tout au long de sa carrière, Auguste Escoffier a toujours cherché à faciliter le travail du cuisinier. Il n’a pas hésité pour cela à inventer de nouveaux ustensiles comme l’appareil à dénoyauter les olives (il n’était pas villeneuvois pour rien !), la machine à chapelure ou encore l’appareil à émincer les pommes de terres (ancêtre de la mandoline). C’est également lui qui mit au point l’organisation des cuisines en brigades, un système toujours utilisé aujourd’hui au sein des plus grands restaurants.

Auguste Escoffier est aussi l’auteur du célèbre Guide culinaire, un ouvrage comportant plus de 5000 recettes. Aujourd’hui considéré comme une référence incontournable par les plus grands chefs, ce guide pose les bases de la gastronomie moderne. Surnommé « Cuisinier des rois et Roi des cuisiniers » par ses pairs, il fut le premier cuisinier à recevoir la Légion d’honneur.
Une glace pour Madame Melba
Vous connaissez sans doute la pêche melba : quel glacier ne l’intègre pas à sa carte ? Riche en anecdotes, l’exposition du Musée de l’Art Culinaire nous a également appris comment était né ce célèbre dessert signé Auguste Escoffier. C’est pour une certaine Nellie Melba, cantatrice australienne et cliente de l’Hôtel Savoy, qu’il créa pour la première fois une coupe de glace à la vanille agrémentée de pêches pochées à la vanille, d’une purée de framboises et de sucre filé. Il lui fit ce cadeau pour la remercier de l’avoir invité à la représentation de Lohengrin, un opéra dans lequel elle chantait. Escoffier fit servir la pêche melba dans un bloc de glace taillé dans la forme d’un cygne, en hommage à l’oiseau de l’opéra.
Notre avis sur la visite
Les deux pièces du musée que nous avons préférées sont la salle de l’Art Pâtissier et celle des menus. La Salle de l’Art Pâtissier renferme une magnifique collection de sculptures en sucre et en chocolat, dont certaines ont été présentées lors du Festival « Les Etoiles de Mougins » ou lors du concours de Meilleur Ouvrier de France Chocolatier-Confiseur. Nous avons été particulièrement impressionnées par la pièce de Christian Camprini, « Quetzalcóatl, Dieu du Cacao », qui lui permit de remporter le titre de Meilleur Ouvrier de France en 2003.
Comme son nom l’indique, la salle des menus rassemble différents menus anciens, classés par thèmes et par ordre chronologique. Exposés dans des vitrines, les cartes créées pour des événements particuliers et les menus du jour de restaurants s’apparentent à de véritables œuvres d’art. Ornés d’enluminures, de calligraphie et de dessins en couleur minutieusement peints, ils sont aussi beaux qu’alléchants ! Les panneaux explicatifs regorgent d’anecdotes sur la naissance des menus, la création du premier restaurant et le Logis du Loup, un restaurant villeneuvois réputé au XXème siècle.
La visite du musée se termine par deux salles consacrées aux expositions temporaires. Et si vous venez en juillet ou en août, vous pourrez profiter d’une dégustation gratuite de la Pêche Melba !

Informations pratiques
Le Musée de l’Art Culinaire est ouvert de 10h à 13h et de 14h à 18h en basse saison (octobre à mai) et jusqu’à 19h en haute saison (juin à septembre). Il est fermé durant les jours fériés, en novembre et en décembre. L’entrée plein tarif coûte 6€ et l’entrée au tarif réduit (étudiants, demandeurs d’emploi et personnes à mobilité réduite) coûte 3€. Le musée est gratuit pour les enfants de moins de 11 ans et tous les premiers dimanches du mois d’octobre à avril.
Si vous venez en voiture, nous vous conseillons de vous garer sur le grand parking du pôle culturel Escoffier. Vous pourrez rejoindre le village en suivant la « balade Escoffier », une promenade d’environ 10 minutes au bord du Loup et jalonnée de panneaux explicatifs sur le cuisinier.
Villeneuve-Loubet, entre les collines et la mer

Le village de Villeneuve-Loubet : authentique et culturel
Si vous voulez prolonger l’expérience « Escoffier » jusqu’au bout, promenez-vous dans les petites rues du village, où la « balade Escoffier » continue (suivez les toques peintes en jaune sur le sol !).
Villeneuve-Loubet est un village provençal authentique, avec son pont fleuri enjambant le Loup, ses restaurants mettant la cuisine française à l’honneur et ses petits bistrots. En plein centre-ville, derrière la mairie de Villeneuve-Loubet, se trouve le Musée d’histoire et d’art.

Le premier étage est consacré aux expositions temporaires et les deux derniers retracent l’histoire de l’armée française au XXème siècle à travers une exposition permanente très riche. On peut y admirer des reproductions d’avions de chasse et de chars, différents uniformes de l’armée française, de milliers d’insignes militaires mais aussi des reliques et objets du quotidien de l’époque. L’entrée est gratuite.
En sortant du Musée de l’Art Culinaire, les plus courageux n’hésiteront pas à emprunter la rue Auguste Escoffier pour monter jusqu’à l’Eglise Saint Marc. Depuis le parvis de l’édifice, on peut observer toute la ville en contrebas, du village provençal jusqu’à la baie des anges.

En gravissant quelques marches supplémentaires, vous arriverez devant la forteresse médiévale datant du XIIIème siècle. Son donjon d’une hauteur de 32 mètres, très bien conservé, constitue aujourd’hui un excellent témoignage de l’architecture médiévale. Le parc du château est planté d’une multitude d’espèces de plantes méditerranéennes et exotiques : cette diversité unique lui a valu d’être inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques.

Le château de Villeneuve Loubet est devenu une propriété privée en 1742. Aujourd’hui, il n’est pas possible de le visiter librement, mais des visites guidées sont organisées sur rendez-vous par l’Office du Tourisme. Les visites se font uniquement le mardi et le samedi aux mois de juillet et août. Les réservations se font par téléphone au 04 92 02 66 16.
Villeneuve-Loubet Plage : dynamique et touristique
Situé entre les collines et la mer, Villeneuve-Loubet offre des paysages très variés et contrastés. A l’opposé du village, calme, proche de la nature et idéal pour une promenade tranquille en famille, le bord de mer est plus touristique. C’est avec la construction de sa Marina entre 1969 et 1993 que Villeneuve-Loubet a pu changer radicalement d’identité. Auparavant considérée comme une petite commune agricole, la ville est aujourd’hui une destination touristique très prisée, au même titre que Cagnes-sur-Mer, par exemple.

Les immeubles résidentiels de la Marina ont été dessinés par l’architecte André Minangoy. Leur forme unique peut être interprétée de différentes manières : certains y voient des bateaux à voile, d’autres y voient des vagues. Très controversée au début car elle fermait la vue sur la mer, la Marina Baie des anges est classée « Patrimoine architectural du XXème siècle » depuis 2001.


Que l’on aime ou que l’on n’aime pas, il est toujours agréable de se promener sur le port de plaisance entouré par les immeubles résidentiels. Situé à deux pas de la plage, il est bordé de nombreux restaurants parmi lesquels vous trouverez forcément votre bonheur !
Vous êtes à la recherche d’idées de balade nature sur la Côte d’Azur ? Vous voulez profiter de l’été pour découvrir le bord de mer ? Le sentier du littoral du Cap d’Antibes est fait pour vous !
Une réflexion sur « Le Musée de l’Art Culinaire à Villeneuve-Loubet »