Marc Chagall à Landerneau

Jusqu’au 1er novembre, le FHEL (Fonds Hélène & Edouard Leclerc pour la culture) à Landerneau accueille une exposition remarquable de l’oeuvre de Marc Chagall. Après Paris, Nice et Roubaix, l’oeuvre du peintre est, pour la première fois, présentée dans le Grand Ouest français, pour le plus grand plaisir des Bretons amateurs de peinture.

Un siècle d’existence

Né en Biélorussie en 1887 et mort à Saint-Paul de Vence en 1985, Marc Chagall a vécu durant pratiquement tout le XXème siècle et a été le témoin de ses plus grands bouleversements et du passage à la modernité. Il connut une vie d’exils et de départs, d’abord en France, où il fera la connaissance de Cendrars et d’Apollinaire (entre autres). Après un retour en Russie, il s’exilera à nouveau en Europe (Berlin, Paris) avant de s’envoler pour les Etats-Unis.

Soutenu en France par son ami André Malraux (qui lui commandera notamment le plafond de l’Opéra National de Paris au Palais Garnier), c’est ensuite grâce à sa fille Ida (la seule de sa famille à parler anglais) que sa carrière décollera aux Etats-Unis. Tout au long de sa vie, il restera cependant attaché à ses racines russes et juives, ce que reflète sa peinture.

De la poésie à la peinture

A l’occasion de cette rétrospective aux Capucins de Landerneau, le commissaire de l’exposition Jean-Louis Prat a vu les choses en grand : près de 300 œuvres sont présentées au public, d’une grande variété (tableaux, sculptures, céramique, livres illustrés, gravures et lithographies). Pour la plupart des oeuvres majeures de Chagall, elles sont issues de musées internationaux (Saint Petersburg, Madrid, Berne…), de collections privées (dont celle de la famille de Chagall) ainsi que de grandes collections publiques françaises.

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Maternité ou Vierge à l’Enfant ou Mère et Enfant (1952), bronze (Photo : Claire Feuardant)

De plus, c’est sous un angle peu habituel que l’oeuvre du peintre est présentée, celui de son attachement à la littérature et à la poésie. D’où le titre : « Chagall, de la poésie à la peinture ».

Le fil conducteur en est donc les différentes rencontres de Chagall avec les poètes et écrivains de son temps : Cendrars, Apollinaire, Malraux, Aragon…, et son lien avec la poésie (il écrivait lui-même).

On découvre ses illustrations des Fables de La Fontaine (1924-1925), des Âmes mortes de Nicolas Gogol (1924-1931), de la Bible (1931), ou encore de Daphnis et Chloé (début des années 1960). Toujours très investi dans ses travaux, Chagall s’est rendu en Palestine et en Grèce afin de s’imprégner de l’essence de ses œuvres futures, respectivement la Bible et Daphnis et Chloé.

Le Coq Et Le Renard_1926
Le Coq Et Le Renard (1926)

On retrouve également dans sa peinture des échos de sa propre vie et des bouleversements de l’époque : la Russie imprègne ses premières toiles, mais aussi ses gouaches colorées sur le thème du cirque ; la révolution, la guerre et l’exil (tableaux aux tonalités plus sombres et nocturnes). Chagall le disait lui-même : « Si toute la vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d’amour et d’espoir ».

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La Danse (1950-1952) (Photo : Claire Feuardant)
Cheval Rouge Chagall
Le Cheval rouge (1938-1944)

Que l’on aime ou pas l’oeuvre de Chagall, cette rétrospective est, selon nous, à voir. « Chagall, de la poésie à la peinture » est une exposition très bien construite et complète. On y apprend beaucoup de choses, à la fois sur la vie de l’artiste, sur sa relation à la littérature (sa facette la moins connue !) et sur ce qui l’a amené à peindre ses oeuvres majeures.

(Photo à la une : La Bête fantastique ou L’Âne ou Cheval fantastique, 1952, bronze. Photo : Claire Feuardant).

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